Tout ce qu’il faut savoir sur l’industrie de la fourrure, un secteur d’activité controversé

Publié le : 07 octobre 20207 mins de lecture

Ce secteur de marché controversé est une industrie de plusieurs milliards de dollars à l’échelle mondiale, qui emploie environ un million de personnes. Synthétique ou naturelle, la fourrure peut faire l’objet d’une mode importante, mais au détriment des animaux dans le cas de ces derniers. L’industrie fourrure, c’est une industrie qui produit la peau des animaux pour avoir les nouveaux vêtements.

Il y a peu de produits dans le monde qui suscitent autant d’indignation que la fourrure des animaux. Moins encore ont été aussi importantes que la fourrure dans la propagation du capitalisme et la poursuite de la frontière dans le Nouveau Monde, le tabac ayant peut-être un cas en tant que tel. Mais si le commerce de la fourrure est surtout envisagé dans un contexte historique, et si l’animosité à grande échelle envers cette industrie a de plus en plus affecté sa stature au cours des dernières années, il reste un secteur important. 

L’approche de ce type d’industrie dans le monde 

Jusqu’à récemment, l’approvisionnement en fourrure était concentré au Canada et en Russie, car de vastes étendues de leurs terres subarctiques ont longtemps été l’habitat des animaux dont la peau était la plus prisée dans le commerce de la fourrure. Les animaux les plus souvent visés dans ces zones par les trappeurs sont, entre autres, le castor, le lapin, le renard, la martre et la loutre. Toutefois, avec la croissance de l’élevage des animaux à fourrure au cours du siècle dernier, la dépendance de l’industrie à l’égard du piégeage a été fortement réduite. Il en résulte une décentralisation importante de la production de fourrure en termes géographiques, puisque la fourrure peut désormais être produite dans des climats et des lieux variés. Si l’activisme en faveur des droits des animaux a modifié les goûts des consommateurs et a ainsi contribué à la réduction progressive de la demande de fourrures animales observée dans une grande partie du monde occidental, ce déclin est plus que compensé dans d’autres régions du monde. En fait, l’industrie a connu une période de croissance remarquable, principalement sous l’impulsion de la demande. Aujourd’hui, l’Asie et l’Eurasie représentent ensemble plus des deux tiers de la demande internationale de peaux d’animaux et de produits dérivés.

L’importance de l’élevage de fourrure

La production de fourrure animale commence soit par le piégeage d’animaux sauvages, soit par leur élevage domestique dans des fermes à fourrure. Aujourd’hui, les éleveurs de fourrures produisent plus de 85 % de l’approvisionnement mondial en fourrures. Cette différence est due à l’efficacité de la production agricole et à la capacité des agriculteurs à élever différentes races dans des conditions et des climats variés. Le piégeage peut être très difficile et requiert beaucoup d’expertise, non seulement de la part des connaissances en matière de piégeage que possède le trappeur lui-même, mais aussi en termes d’existence dans la nature, dans des endroits éloignés ou ces animaux sont les plus nombreux. En conséquence, le piégeage, bien qu’il s’agisse d’un commerce historiquement important, a vu son importance diminuer régulièrement par rapport à l’élevage des animaux à fourrure. Le prélèvement de fourrures sur les animaux varie considérablement d’un pays à l’autre, en raison de la grande différence des réglementations, en particulier celles concernant le bien-être et la cruauté des animaux, dans le monde.

Historique du commerce des fourrures

Le commerce des fourrures a joué un rôle important dans l’histoire du monde moderne, en particulier dans la colonisation de l’Amérique du Nord. Bien que le piégeage ait été une pratique importante en Russie dès le 10e siècle, ce sont les commerçants français, et plus tard anglais, qui ont lancé le commerce de la fourrure en Amérique du Nord et ont lancé l’industrie vers ce que nous reconnaissons comme étant à une échelle véritablement mondiale. Ce sont notamment les commerçants français qui ont commencé la poussée vers l’Ouest, ce qui a donné lieu à certaines des premières rencontres entre les groupes autochtones d’Amérique du Nord et les Européens. Des alliances ont été forgées avec les différentes tribus indigènes, et le commerce des fourrures entre les deux parties s’est développé pour représenter des relations économiques extrêmement importantes pour les deux parties. La recherche de terres et de routes pour ce commerce a été l’un des premiers moteurs de l’expansion de la domination coloniale européenne en Amérique du Nord, et les ressources en fourrures ont été une considération très importante dans l’établissement éventuel des cartes territoriales de la région, beaucoup de ces démarcations influencées par les fourrures étant encore utilisées en gros aujourd’hui.

Rôles du gouvernement dans le secteur

Au fur et à mesure que l’industrie s’est développée au cours de plusieurs siècles, le rôle du gouvernement a lentement augmenté, en particulier dans le monde développé. Si, dans une certaine mesure, cela résulte du fait que les pays s’impliquent dans des industries d’importance stratégique, cela peut avoir encore plus à voir avec la croissance de l’activisme en faveur des droits des animaux. L’augmentation de ce type de dialogue compatissant a beaucoup contribué à modifier les préférences des consommateurs, et les gouvernements démocratiques ont répondu à leur tour aux préoccupations de leurs citoyens qui aiment les animaux. La plupart des pays impliqués dans le commerce de la fourrure réglementent le traitement des animaux dans les fermes à fourrure de la même manière que pour l’élevage traditionnel. Certains pays européens, comme l’Angleterre, sont allés jusqu’à interdire purement et simplement la pratique de l’élevage des animaux à fourrure. Si certains pays ont fait de grands progrès dans la protection de ces animaux, ces changements n’ont pas été universels. La Chine, en particulier, a pris du retard dans l’adoption de mesures telles que les lois sur la cruauté envers les animaux, qui rendraient les producteurs de fourrure plus responsables des pratiques inhumaines d’élevage. Toutefois, à mesure que les consommateurs deviennent plus conscients des aspects sociaux et environnementaux, il est probable que la tendance positive en termes d’amélioration du bien-être des animaux se poursuivra, et même qu’elle se répandra dans le monde en développement.

 

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