L’Entrepreneur, l’Investisseur et l’ISF

Beaucoup d’entrepreneurs et créateurs cherchent des investisseurs. beaucoup d’investisseurs cherchent à investir en défiscalisant. Et malgré ces deux paramètres, on manque de fond ou du moins de capital au bon endroit.

Après avoir abordé le sujet dans notre article Start up et investissement ISF voici un nouvel angle de vue  et cette fois chiffré.

Au printemps, les cerises mûrissent, le fisc et ses copains se régalent. Pour faire croire à sa grande bonté, Bercy a concocté il y a quelques années un dispositif en apparence bourré de fraternité économique. Tabernacle ! çà s’avère souvent être un piège et toujours une vache à lait pour…les intermédiaires, ces énarques banquiers privés copains des énarques inspecteurs des impôts.

De quoi parle-t-on ?

Les 500 000 contribuables français qui vont devoir remplir une déclaration ISF peuvent investir une partie de leurs économies dans des PME. Ceci permet d’alléger la facture fiscale en déduisant 50% des montants ainsi envoyés dans les sociétés éligibles.

Afin, nous dit-on, de professionnaliser le processus, le gouvernement a donné la possibilité à des sociétés de gestion et aux banques de drainer cette épargne pour aider les particuliers à « bien » investir. C’est ainsi qu’une multitude de sociétés de gestion se sont précipitées pour créer des FCPI (des quoi ? des FCPI = Fonds Communs de Placement dans l’Innovation). En clair, les intermédiaires placent les sommes sur un compte bancaire et y adjoignent un papier déclaratif précisant les types de sociétés dans lesquelles ils investiront dans…2 ans ! Ils ont ainsi pu capter des centaines de millions d’euros à investir (630 millions en 2009)….enfin…à ponctionner !

A ponctionner, effectivement. C’est maintenant que çà devient intéressant. Il faut savoir que sur 5 investissements dans des jeunes pousses innovantes, 1 subsistera en moyenne après 6 ans. Il faut également savoir que les frais « de gestion » pris par les gestionnaires de cette épargne sont de l’ordre de 5.5% par an. En faisant vos maths, vous voyez vite que sur 1 000€ investis à parts égales dans 5 entreprises par ce biais, 200 € seulement subsisteront et le gestionnaire vous aura piqué 6 fois 5.5% de 1 000€ soit 330€. En imaginant que la jeune pousse qui subsiste a multiplié sa valeur par 5 en 6 ans, ce qui est superbe, vous n’auriez rien d’autre en retour de votre investissement initial qu’une petite perte. C’est une blague ? Non ; démonstration : 5*200€ de plus-values sur la seule jeune pousse qui a subsisté et qui a multiplié sa valeur par 5 – 4*200 de pertes pures dues aux 4 jeunes sociétés qui ont périclité – 330 € de frais de gestion = 70€ de pertes !!!….

Moralité : vous perdrez vos 1 000€ comme si vous aviez payé vos impôts… en engraissant le banquier de 330€ qui vous colle une petite claque de 70€ pour vous remercier.

Conclusion sérieuse, très sérieuse même. Si vous devez payer l’ISF, ignorez superbement ces fonds et investissez en vous. Le trésor public vous donne la possibilité. L’objet social de la société que vous créerez sera le négoce et vous pourrez vous payer des jeans et des fruits sans TVA ! Ou alors, pour rester dans l’esprit de la loi, lancez le petit business de vos rêves. C’est facile, essayez !

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